LUTTE - Boy Kaïré sur la menace de plainte du Cng : «Je suis prêt à confirmer mes accusations»

Le président de l’Association des lutteurs en activité a révélé la mise en stand by de la marche qui était prévue contre le Cng de lutte. Une décision prise, selon Boy Kairé, par une volonté de privilégier le dialogue, suite à l’arrivée du nouveau ministre des Sports, Abdoulaye Makhtar Diop.
Sur la menace de plainte brandie par le président du Cng, le responsable des lutteurs en activité dit être prêt à confirmer ses accusations devant la Justice. Sans manquer de demander au nouveau patron du Sport sénégalais la révision du mandat de 4 ans du Cng. Où en êtes-vous avec votre marche de protestation contre le Comité national de gestion (Cng) de lutte ?
On est toujours dans les dispositions pour organiser cette marche de protestation. Il faut dire qu’on était dans les démarches liées à l’organisation, avant que la nouvelle du limogeage de Faustin Diatta ne tombe. Du coup, avec l’avènement de Abdoulaye Makhtar Diop, le nouveau ministre des Sports, nous avons décidé de mettre en stand by cette marche. La démarche qu’on prône maintenant, c’est le dialogue. D’ailleurs nous attendons que le nouveau ministre des Sports fasse sa passation de services (prévue aujourd’hui), pour aller à sa rencontre. Une correspondance lui sera adressée dans ce sens. Nous allons donc privilégier le dialogue. Et si l’on n’arrive pas à trouver un terrain d’entente, nous allons remettre au goût du jour notre marche de protestation. En tant que président, toutes les écuries attendent que je leur donne le signal pour descendre dans la rue. On est dans un Etat de droit. Il nous faut juste déposer une autorisation de marche au niveau de la préfecture. Mais avec Abdoulaye Makhtar Diop, on espère que nos préoccupations seront prises en compte. En tout cas on ne va se laisser faire. Trop c’est trop !

Mais au juste, que reprochez-vous au Cng jusqu’à vouloir descendre dans la rue pour demander son départ ?
On reproche au Cng de lutte beaucoup de choses. En fait, le Cng s’illustre par une démarche unilatérale. Il prend des décisions sans nous consulter. On ne peut pas comprendre que la structure soit là depuis 1994, soit 17 ans de présence, sans pour autant qu’on ne sache la destination de l’argent qu’on prélève sur les reliquats de nos cachets. Le Cng devait aujourd’hui être en mesure de construire une arène avec tout cet argent tiré des reliquats des lutteurs. On ne sait pas où est investi cet argent ? Vous vous rappelez, ils ont ponctionné 15 millions sur le reliquat du cachet de Tyson. La dernière injustice en date est celle subie par Gouye Gui (vainqueur de Bazooka) qui a vu le reliquat de son cachet ponctionné de plus de 500 mille francs. Ce n’est pas normal ! Le Cng doit être audité. Pourquoi ils ne rendent pas compte aux lutteurs ? On a le droit de demander où va notre argent. Il faut que cela soit clair ! Mais on a bon espoir que Abdoulaye Makhtar Diop, qui est du mouvement sportif, saura trouver la bonne formule pour supprimer cette mesure du Cng.

Apparemment, vous voulez le départ du Cng, mais vous semblez oublier qu’il a un mandat de quatre ans ?
Justement, il va falloir qu’on revoie cette durée du mandat du Cng. Les textes ne prévoient pas un mandat de 4 ans au Cng, qui est une structure d’exception. Et notre souhait est de voir le nouveau ministre revoir ce mandat de 4 ans. Seule une Fédération a le droit de gérer pendant 4 ans une discipline. Donc les 4 ans du Cng, ce n’est pas normal !

Dans le dernier Weekend Magazine, le Dr Alioune Sarr menace de porter plainte contre vous pour avoir accusé les membres du Cng d’être une «bande de mafieux»…
J’ai en effet appris à travers la presse que le président Alioune Sarr envisage de me traduire devant les juridictions. Cela ne me fait ni chaud ni froid. Je trouve légitime le combat que je mène. S’il se sent blessé par mes propos, qu’il sache que je ne vais pas varier dans mes déclarations. En tout cas je réaffirme mes accusations et je suis prêt à les confirmer. Et je suis prêt à répondre à une quelconque plainte qu’il m’adressera. C’est un langage de vérité que je tiens au Cng. Prélever de l’argent sur le reliquat des lutteurs est plus grave que les bons impayés.


( Le Quotidien )